- cravater
-
• 1823; de cravate1 ♦ Entourer d'une cravate. — P. p. adj. Il est toujours cravaté : il porte toujours une cravate. Cravaté de bleu.2 ♦ Attaquer (qqn) en le prenant et en le serrant par le cou.3 ♦ Fam. Prendre, attraper (qqn). La police a cravaté le voleur.cravaterv.rI./r v. tr.d1./d Mettre une cravate à.d2./d Fam. Prendre, attraper (qqn). Le policier a cravaté le voleur.d3./d (Afr. subsah.) Mettre une cravate.rII./r v. Pron. (Afr. subsah.) Au Mali, au Sénégal, mettre une cravate. Il s'est cravaté malgré la chaleur.⇒CRAVATER, verbe trans.A.— [Le suj. et le compl. désignent une pers.] Mettre une cravate à (quelqu'un). Lui passer un gilet de tricot, le cravater, le peigner (GONCOURT, Journal, 1880, p. 85).— Emplois pronom. Mettre sa cravate. Il prit un faux-col et se cravata à nouveau (MIOMANDRE, Écrit sur eau, 1908, p. 62).— P. méton. [Le suj. désigne une pièce d'étoffe] Entourer (comme) avec une cravate le cou de (quelqu'un). Un mouchoir verdi la cravatait (COLETTE, Blé en herbe, 1923, p. 44).B.— P. anal.1. Entourer d'une pièce d'étoffe, de rubans ou de papier (un objet généralement cylindrique).— [Le suj. désigne une pers.] Deux flambeaux de zinc, qu'elle cravaterait de bobèches en papier rose (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 56).— [Le suj. et le compl. désignent des obj.] Un rien du tout de foulard quadrillé dont une satinette mauve cravatait le manche interminable (COURTELINE, Ronds-de-cuir, 1893, p. 143).2. Arg. et fam.— Attaquer (quelqu'un) en le serrant par le cou pour l'étrangler :• 1. Une ordure qui cravatait Pierrot [qui était au volant de l'auto] par derrière, et il devait serrer à fond, car Pierrot ne pouvait plus diriger.SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 147.♦ Au fig. Cravater le client. Le voler, le tromper.— P. ext. Saisir.♦ [En parlant de pers.] Se faire cravater (par). Se faire prendre par des représentants de l'autorité ou du pouvoir de fait. S'il lui arrive un pépin [faute de papiers d'identité] (...) s'il se fait cravater (LE BRETON, Loi rues, 1955, p. 37) :• 2. Les camions poussifs, avec ou sans autorisation, roulent jusqu'au jour où ils se font cravater par le maquis ou les Boches.TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, p. 383.♦ [Le compl. désigne une chose] Quarante kilos de came cravatés (LE BRETON, Razzia, 1954, p. 118).Prononc. et Orth. :[
], (je) cravate [
]. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1. 1823 « mettre une cravate » pronom. (Cravatiana, p. 49 ds Fr. mod., t. 17, 1949, p. 288); 2. 1934 sp. (Match, 30 oct.). Dér. de cravate; dés. -er. Fréq. abs. littér. :10.
cravater [kʀavate] v. tr.ÉTYM. 1823; de 2. cravate.❖1 Mettre une cravate à (qqn); entourer d'une cravate.♦ Pron. || Se cravater : se mettre une cravate. || Il s'est cravaté pour se présenter devant le directeur. — Au p. p. || C'est rare qu'il soit cravaté (→ ci-dessous).♦ Fam. Attaquer (qqn) en le prenant et en le serrant par le cou. — (1877, in Petiot). Spécialt (lutte). Faire une cravate (4.).♦ Par anal. || Cravater un drapeau. — Mar. || Cravater une ancre, l'entourer du cordage dit cravate.2 (D. i. : XXe). Fam. Tromper, abuser (qqn) en lui racontant des mensonges, en lui faisant payer trop cher, etc. || Il nous a cravatés. || Cravater des touristes. || On s'est fait cravater. ⇒ Avoir.0 (…) Nadine, qui me donne le regret de n'avoir pas été cravatée six mois avant, pour avoir pu la connaître plus longtemps.A. Sarrazin, la Cavale, p. 123.——————cravaté, ée p. p. adj.♦ || Il est arrivé cravaté et ganté. || Personne bien cravatée. — Argot. Vx. || Être cravaté de rouge, se faire couper la tête.♦ Zool. Se dit d'une variété de pigeons frisés sous le cou. || Pigeons cravatés.❖DÉR. Cravatage.
Encyclopédie Universelle. 2012.